Définition

La dépendance s'exprime comme un assujettissement à une activité, se manifestant lors de la suppression de cette dernière par un ensemble de troubles physiques et/ou psychiques.

 


Fonctionnement du cerveau chez des joueurs addicts aux jeux d'argent

Le cerveau fonctionne comme une balance, il est en permanence en  recherche d’équilibre. Il va essayer de compenser le nombre des différents neurotransmetteurs présents dans le cerveau. La noradrénaline est un de ces neurotransmetteurs qui va provoquer la production de dopamine, la molécule du plaisir, pour compenser la création de cette molécule le cerveau va fabriquer de la sérotonine. Ce système fonctionne dans les deux sens.

 

Au niveau de l’addiction, le mécanisme de compensation ne fonctionne plus. Ceci engendre une souffrance morale pour le joueur lorsqu’il ne joue pas. Ce qui vient déclencher le dysfonctionnement de ce procédé est l’hormone du stress la cortisol, si celle-ci est sollicitée trop souvent elle devient nocive.

 

Les maux du joueur sont soulagés par des émotions fortes comme le stress provoqué par  l’attente d’un résultat. Ce stress engendre une production anarchique de sérotonine, de noradrénaline et de dopamine qui donne au cerveau l’illusion d’un bon fonctionnement. 

 

 

 

 


Expérience de Jean-Claude Dreher

L'expérience se base sur la seconde hypothèse :

 

Hypothèse populaire :

 

- Une hypersensibilité de l’envie avant obtention d’un gain, pourrait conduire à un comportement excessif de recherche de plaisir et donc à une pratique addictive des jeux d'argent.

 

Hypothèse de Guillaume Sescousse :

 

- Les joueurs pathologiques ont une sensibilité à la récompense  plus élevé au gain et amoindrie aux autres besoins.

 

L’équipe de l’Institut des sciences cognitives de Lyon a enfermé 18 volontaires, près d’une heure chacun, dans un scanner IRM. A l’intérieur du scanner, les cobayes se voyaient proposer une série d’images leur promettant des récompenses, pécuniaires et sexuelles. Deux stimuli faciles à titiller, notamment chez les hommes, ce qui explique d’ailleurs que l’expérience n’ait pas été menée sur des femmes. Pour l’argent, il s’agissait de messages avec des promesses de dons sonnants et trébuchants (ils savaient qu’ils allaient effectivement les toucher après la séance), allant de 1 à 20 euros.

 

 

Les chercheurs ont  montré que la partie postérieure du cortex orbitofrontal latéral, normalement recrutée exclusivement par les récompenses primaires chez les sujets sains, était activée aussi bien par les gains monétaires que par les images érotiques chez les joueurs pathologiques. Tout se passe donc comme si le cerveau des joueurs interprétait les gains monétaires comme des récompenses primaires, au même titre que le sexe ou la nourriture. Cette hypothèse concourt avec le fait que les joueurs semblent rechercher l'argent non pas pour ce qu'il permet d'acheter, c'est-à-dire comme une récompense « secondaire », mais pour lui-même, comme s'il était intrinsèquement récompensant. Ces résultats mettent l'accent sur un dérèglement des processus motivationnels chez les joueurs pathologiques. 

 

En connaissance de cela on peut suggérer une nouvelle approche thérapeutique focalisée sur la revalorisation des sources de plaisir autres que le jeu et la redéfinition de l'argent en tant que récompense secondaire.la revalorisation des sources de plaisir autres que le jeu et la redéfinition de l'argent en tant que récompense secondaire.


La conséquence de cette dépendance

Les conséquences sur la vie du joueur dépendant sont nombreuses. L’obsession du jeu peut entraîner dans des cas extrêmes l’isolement, la perte de son emploi, la dépression et provoquer le suicide. Les relations avec l’entourage peuvent se détériorer car la personne devient méconnaissable. La famille, les amis s’éloignent et dans le couple, la séparation devient souvent inévitable. Pour continuer à jouer, la personne emprunte auprès des banques commerciales, elle n'acquiert cependant pas toujours un crédit à cause de ses dettes déjà en vigueur. Lorsqu'elle en vient à être inscrite sur le FICP (Fichier national des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers), elle risque de ne plus pouvoir payer son loyer et ses factures. Le profil de ces joueurs à risques est pour la majorité, un homme, souvent célibataire, il a de faibles revenus et ses jeux préférés sont le tirage, le grattage et  les paris sportifs (foot, courses hippiques, etc.)

 


Les aides proposées

Il existe différents organismes pour  soigner la dépendance, malheureusement il n'existe pas d'organisme pour prévenir celle-ci. Les différents organismes sont:

Pour les sites français :

Pour les sites d'autres pays francophones :

Il existe aussi des "Joueurs infos service" (dispositif visant à informer, conseiller, soutenir et orienter les joueurs en difficulté et leur entourage), des centres de soins pour les joueurs plus "atteints". Il y a aussi une ONG:

S.O.S Joueurs, qui propose aux joueurs et à leur entourage un accompagnement psychologique, juridique et social.
Il y a aussi l'association CRÉSUS qui aide les joueurs sur leur gestion financière.


Les traitements de l'addiction

La prise en charge de l’addiction aux jeux d’argent repose en une aide psychologique, que ce soit par des psychologues, psychiatres ou psychothérapeutes.

 

Les psychothérapies sont différentes selon les joueurs. Elles débutent le plus souvent par des entretiens de motivation, afin d’évaluer avec le patient sa motivation à arrêter de jouer, ses objectifs.

 

Puis une thérapie visant à modifier le comportement problématique, combattre sur les fausses croyances (maîtrise du hasard, probabilités).

 

Enfin, il y a un travail d’analyse sur les origines de la dépendance et du comportement problématique.

 

 

En cas d’affections plus graves (dépression, anxiété), une prise en charge psychiatrique à l’aide de médicaments ou d’une hospitalisation est envisageable.